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Les volontaires qui en sabots et en carmagnoles bleues gravissent à marches forcées le massif de l’Argonne savent que, depuis la chute de Verdun, ce relief est la dernière forteresse où l’on peut arrêter les Prussiens du duc de Brunswick dans leur avance vers Châlons et Paris.

On marche sous une pluie qui paraît ne jamais devoir cesser.

On s’enfonce jusqu’aux chevilles dans la boue. Et cependant on chante :

Aux armes, citoyens

Formez vos bataillons…

Contre nous de la tyrannie

L’étendard sanglant est levé.

Les éclaireurs ont signalé que les troupes de von Massenbach, obéissant aux ordres du duc de Brunswick, ont occupé le plateau de Lune. Et le général Dumouriez, commandant en chef de l’armée française, a confié au général Kellermann la mission de prendre position sur le plateau de Valmy qui fait face à celui de Lune.

La pluie fine et pénétrante ou au contraire rageuse, frappant avec violence les visages, noie les forêts et le relief, les plateaux et les défilés de l’Argonne. « Tout était enfoui dans une boue sans fond », dit Gœthe qui chevauche aux côtés des Prussiens.

Mais les régiments de ligne et les bataillons de volontaires marchent avec entrain, se saluent en lançant : « Vive la nation ! »

 

Les premiers, qui étaient composés de vieux soldats, d’avant la prise de la Bastille, se sont renouvelés. Les enrôlés sont de jeunes conscrits dont les plus âgés ont à peine vingt-cinq ans, et eux aussi, comme les volontaires, brûlent d’ardeur patriotique, cette foi dans la nation nouvelle.

Et il y a même des corps francs et des légions étrangères composés de Hollandais, de Luxembourgeois, de « réfugiés » de toutes les nations. Ils composent une légion des Allobroges, une légion germanique, une légion « franche étrangère ».

L’Assemblée législative a accordé, le 26 août 1792, le « titre de citoyen français à tous les philosophes qui ont soutenu avec courage la cause de la liberté et qui ont bien mérité de l’Humanité ».

Washington et Thomas Paine, pour les États-Unis, le savant Joseph Priestley pour l’Angleterre, et William Wilberforce, qui a été l’apôtre de l’abolition de l’esclavage, et Anacharsis Cloots qui se veut l’« Orateur du genre humain », et les poètes allemands Klopstock et Schiller ont été ainsi honorés, et sont devenus citoyens français.

 

Mais le rêve des combattants étrangers anonymes qui escaladent l’Argonne, c’est non seulement de défendre le pays de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais c’est d’apporter la liberté à leurs patries respectives.

La Commune de Paris a proclamé :

« En renonçant à tous projets de conquête, la nation n’a point renoncé à fournir des secours aux puissances voisines qui désireraient se soustraire à l’esclavage. »

 

Et l’armée de Dumouriez, qui vient de Sedan, celle de Kellermann qui arrive de Metz, et celle de Beurnonville qui est partie de Lille, se retrouvent, en Argonne, face aux Austro-Prussiens, commandés par le duc de Brunswick, et par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II, neveu du Grand Frédéric II.

Et ces armées étrangères sont suivies par quelques milliers d’émigrés, rassemblés autour du comte d’Artois.

 

Les troupes françaises sont plus nombreuses de quelques milliers d’hommes.

Elles disposent d’une artillerie supérieure – les canons de Gribeauval –, les officiers d’artillerie et du génie sont, comme le sous-lieutenant Bonaparte ou le savant Camot, des officiers maîtres de leur art.

L’artillerie, le génie, mais aussi l’intendance, réorganisés sous le règne de Louis XVI, sont de fait les meilleurs d’Europe. En émigrant, les officiers nobles ont libéré des places, vite occupées par de jeunes sous-officiers roturiers, ambitieux et liés ainsi à la Révolution.

« Il y a entre les anciens officiers et les nouveaux, confie un colonel, la même différence qu’entre les amateurs et les artistes. Quand tous les anciens officiers nous auraient quittés, nous n’en serions pas plus mal. Nous aurions plus d’émulation dans l’armée et il se trouvera des généraux parmi nos soldats. »

 

Dumouriez comprend, sent, cette armée nouvelle qui est en train de naître.

Il a cinquante-trois ans, c’est un homme au petit corps râblé et nerveux, au visage quelconque, mais l’œil est vif et le regard hardi.

Il est, dit-il, « né entre le peuple et les grands », d’une famille noble mais pauvre : capitaine pendant la guerre de Sept Ans, puis attaché d’ambassade à Madrid, il participe à la conquête de la Corse en 1768, avant d’être agent secret de Louis XV en Pologne et en Suède.

Il a chevauché les événements depuis 1789, il fut ministre, on le dit proche des Girondins et de Philippe Égalité, duc d’Orléans.

Il a dans son état-major Louis-Philippe, fils de Philippe Égalité et duc de Chartres.

 

C’est Danton qui a placé Louis-Philippe auprès de Dumouriez : « Un conseil avant votre départ, a dit Danton au duc de Chartres en le recevant à Paris. Vous avez du talent, vous arriverez mais défaites-vous d’un défaut : vous parlez trop. »

Louis-Philippe s’était élevé contre les massacres.

« C’est moi qui l’ai fait », a répondu Danton.

Il fallait du sang entre les patriotes et les émigrés, a-t-il expliqué une nouvelle fois.

« Retournez à l’armée, c’est le seul poste aujourd’hui pour un homme comme vous et de votre rang. Vous avez un avenir, mais n’oubliez pas qu’il faut vous taire. »

Louis-Philippe se tait et souvent Dumouriez le charge de faire des reconnaissances, vers ce plateau de la Lune où les Prussiens du général Massenbach ont installé leurs batteries.

Les canons sont dissimulés par le brouillard, le rideau de pluie, les nuages bas d’un gris-noir.

Le général Kellermann a exécuté l’ordre de Dumouriez. Il a déployé ses troupes et ses pièces d’artillerie sur le plateau de Valmy, où se dresse un moulin dont les ailes alourdies par la pluie tournent lentement.

 

« J’attends les Prussiens en Argonne, dit Dumouriez. Le camp du Grandpré et celui des Islettes sont les Thermopyles, mais je serai plus heureux que Léonidas. »

Il rassure par sa détermination, ses attentions au sort du soldat, ces jeunes volontaires qui marchent et dorment sous la pluie.

« La nuit dernière, l’eau tomba par torrents, écrit l’un d’eux. Le mauvais coutil des tentes qui seul nous séparait des nuages fut bientôt traversé, commençant par tamiser l’eau, il ne tarda pas à former de grosses gouttes qui se succédaient sans interruption, équivalant pour nous à je ne sais combien de gouttières… »

On se console en pensant aux Prussiens.

Les paysans lorrains, qui craignent le retour des émigrés et donc le rétablissement des droits seigneuriaux, les harcèlent, attaquent à quelques-uns les soldats isolés, les voitures embourbées.

On dit aussi que la dysenterie, la « courée prussienne », ravage les troupes de Brunswick, et que leurs officiers sont amers.

Ils imaginaient que cette armée de gueux et de savetiers allait se débander. Or, elle fait face.

Ils en veulent aux émigrés, qu’ils accusent de les avoir trompés, et aux Autrichiens qui sont de vrais rivaux plutôt que des alliés.

Ils entendent chanter ces bataillons qui arborent cocardes et drapeaux tricolores :

Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira !

Les aristocrates à la lanterne

Le despotisme expirera

La liberté triomphera

Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira !

Nous n’avons plus ni nobles ni prêtres !

Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira !

L’égalité partout régnera

L’esclave autrichien le suivra

Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira !

Et leur infernale clique

Au diable s’envolera !

Chanter fait oublier la boue et la pluie, donne confiance.

On va vaincre.

« Je pense, écrit un soldat, que la guerre d’un peuple qui veut être libre contre les tyrans ne peut durer longtemps car le peuple a pour lui la raison, sa force et sa bravoure ; il est debout ; il n’a qu’à dire : je veux être libre et il le sera. »

Parfois, une lettre reçue de Paris raconte que l’Assemblée législative tient ses dernières séances, qu’elle a décrété que chaque municipalité devra ouvrir un état civil laïc, que le divorce sera autorisé, et que la Commune insurrectionnelle de Paris devra être entièrement renouvelée.

On replie la lettre, on la met à l’abri de la pluie, mais on ne se souvient que de ce qu’elle dit, de la santé de la mère, du travail du père, et de la vie des frères et sœurs, et du prix du pain.

Pour le reste, on hausse les épaules. Et on répond :

« Notre armée ne s’occupe pas beaucoup de l’intérieur et nous ne voyons que les Prussiens. »

 

Mais selon les « septembriseurs » parisiens, et les Jacobins qui dans les clubs des départements traquent les aristocrates, pour vaincre l’armée du roi de Prusse, de l’empereur d’Autriche, du comte d’Artois et des émigrés, « qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes », il faut continuer de « purger » le pays.

À Paris, chaque jour, ils se rendent au Temple, insultent la famille royale, écrivent sur les murs :

« Madame Veto on la fera danser, et nous saurons mettre le Gros Cochon au régime. Il faut étrangler les petits louveteaux. »

Aucun de ceux qui ont participé aux massacres de la première semaine de septembre ne regrette ce qu’il a accompli. Il le fallait.

Le maire de Paris, Pétion, qui s’est terré pour ne pas voir, murmure : « Ces hommes publics, ces défenseurs de la patrie, croyaient que ces journées déshonorantes étaient nécessaires. »

Mais il se garde bien de dire haut et fort ce qu’il pense.

Dans les assemblées électorales, les sans-culottes contrôlent les votes. Et Pétion sait qu’il n’aura aucune chance d’être élu à la Convention s’il se présente à Paris. On y méprise les « trembleurs ». Il sera donc candidat à Chartres.

Et Brissot comme Condorcet, et d’autres Girondins parisiens, vont se faire élire dans les départements où, en dépit de la pression des clubs, les assemblées électorales ne sont point « terrorisées » comme celles de Paris.

« Le choix des départements nous rassure, dit Manon Roland. Les électeurs élisent les députés qui peuvent s’opposer à un retour des émigrés, aux châtiments que ceux-ci infligeraient, mais qui, aussi, les protégeraient des “partageux”, qui, au nom de l’égalité, voudraient les spolier de leurs biens. »

Le député Rabaut Saint-Étienne, fils de pasteur, futur élu de l’Aude et Girondin, remarque :

« La plupart des départements ont choisi d’envoyer à la Convention des députés propriétaires à cause de la terreur qu’inspire la doctrine de les dépouiller. »

 

Mais dans de nombreuses « sections » les bandes de sans-culottes, les adhérents des clubs démasquent et surveillent les « citoyens justement suspects d’incivisme » et les chassent des assemblées électorales.

Ils punissent les « malveillants », en faisant des visites domiciliaires en pleine nuit, et en bastonnant les « suspects » non parce qu’ils ont agi en contre-révolutionnaires, mais parce qu’ils ont « mal pensé ».

Mais ces « vigilants » se soucient d’abord de l’attitude des électeurs sur les questions politiques.

Il faut que l’assemblée électorale « jure une haine aux rois et à la royauté » pour qu’elle puisse choisir « librement » son député à la Convention.

 

On se lève. Les « tape-dur » sont présents, armés de lourds bâtons décorés de la cocarde tricolore.

On lit une motion :

« Nous sommes las du régime des rois, des nobles et des prêtres : nous ne voulons plus de ces honnêtes gens-là. Brunswick et ses pareils nous traiteront s’ils veulent de factieux, de républicains, de sans-culottes, peu nous importent les mots, pourvu que le crime cesse de présider à nos affaires. Qu’ils ne comptent pas effrayer les habitants des campagnes ; qu’ils n’attendent de nous aucune espèce de composition. »

Et tous les présents prêtent serment « de ne jamais reconnaître pour roi Louis XVI ni aucun de sa famille ».

On exige du député élu qu’il réclame dès les premières séances de la Convention « la déchéance de Louis le traître et de sa race ».

Et dans plusieurs assemblées on réclame « un gouvernement républicain ».

De nombreux Girondins sont élus, mais, dispersés, ils ne peuvent s’appuyer sur aucune région, alors que les Montagnards dominent dans l’Est.

Et surtout à Paris, où dans l’assemblée électorale du département – neuf cent quatre-vingt-dix membres ! -la liste de Marat l’emporte, Robespierre ayant été désigné le premier, Danton le deuxième.

Mais Danton, parce qu’il est partisan d’une politique de conciliation entre brissotins et robespierristes, entre Girondins et Montagnards, est l’un des vaincus du scrutin, même s’il obtient plus de voix que Marat, le chantre des massacreurs. Cependant Danton a réussi à faire élire Fabre d’Églantine, Camille Desmoulins, et Robespierre a patronné avec succès la candidature de son frère Augustin.

 

Et des citoyens s’étonnent qu’un Fabre d’Églantine, auteur de pièces de théâtre, que le peintre David, ou le frère de Maximilien Robespierre aient été élus.

« Des succès au théâtre, lit-on dans Les Révolutions de Paris, ne sont point des titres à la Convention et le peintre David avouera lui-même que trois années d’études à Rome ne suffisent point pour former une tête législative… Le frère d’un grand homme peut très bien être un homme fort ordinaire. Le mérite ne vient pas de naissance comme feue la noblesse ! »

On s’inquiète aussi des risques de despotisme.

« Robespierre, Danton et Marat, prenez-y garde ! Déjà la calomnie vous désigne pour les triumvirs de la liberté, mais la liberté désavouerait une association contraire à ses principes et qui tendrait au despotisme si ce n’est à la guerre civile ou à l’anarchie. »

La rumeur se répand que « Marat cet homme presque toujours hors mesure » a déjà choisi Danton pour dictateur ! On désigne Robespierre et Brissot comme « chefs des partis qui ont hélas succombé aux factions détruites ».

« La liberté répugne à confier sa cause à tel ou tel autre parti ! »

« Ne vous isolez pas et allons ensemble au même but… la guerre qu’il nous faut repousser au-dehors demande du calme et la paix au-dedans. Vos agitations intestines nous livreraient à l’ennemi plus vite encore que des trahisons. »

« La présence audacieuse de l’ennemi doit suffire pour tendre le ressort du patriotisme. »

 

Dans l’Argonne, sur le plateau de Valmy, le 20 septembre 1792, les patriotes, volontaires ou soldats des régiments de ligne, ne rompent pas l’alignement, alors que les batteries prussiennes de von Massenbach, installées sur le plateau de Lune, les bombardent depuis que le brouillard s’est levé. Et de Valmy, les artilleurs de Kellermann leur répondent, visant juste. Kellermann est resté en selle, au milieu de cette pluie de fer.

« Ma capote a été déchirée par le bas, mon cheval a été percé de deux coups de canon au travers de la cuisse », dit Kellermann.

« Nous avons tremblé plusieurs fois pour la vie de notre général », écrit-on au Journal des 83 départements, afin que les autorités municipales et départementales informent leurs populations.

« Le général Kellermann a eu son cheval tué sous lui, et pendant huit minutes qu’il est resté à pied, quinze à dix-huit boulets sont tombés à ses côtés. »

Kellermann est remonté à cheval.

« J’ai vu les troupes, dit-il, perdre des rangs entiers par l’explosion de trois caissons par un obus, sans sourciller ni déranger leur alignement. »

Il peut compter sur ces hommes.

Il lance l’ordre de les former en colonne, afin de se précipiter à la rencontre de l’ennemi, de lui montrer la résolution française.

Il met son chapeau, surmonté du panache tricolore, au bout de son épée. Il se dresse sur ses étriers. Il crie : « Vive la nation ! »

L’armée entière lève ses fusils, répond :

« Vive la nation ! Vive la France ! Vive notre général ! »

Les trente-six mille Français commencent à chanter : « Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira ! », puis « Aux armes, citoyens ».

Les trente-quatre mille Prussiens restent immobiles, alors que s’ébranlent les bataillons français.

On dénombre déjà trois cents morts du côté français, et cent quatre-vingt-quatre chez les Prussiens. Les blessés sont très nombreux dans chaque camp. Les boulets continuent de tomber, mais ils ne ricochent pas sur le sol détrempé. La boue et l’ordure aspergent les hommes et les chevaux.

Et puis l’averse, furieuse, balayant de ses rafales les armées.

« Hier schlagen wir nicht. »

« Ici nous ne les battrons pas », dit Brunswick, et il donne l’ordre de la retraite.

 

Dans les heures qui suivent, un volontaire écrit du camp de Sainte-Menehould à sa « promise » :

« Tâche de déchiffrer ma lettre comme tu pourras. Je t’écris par terre et avec un fétu de paille. Nous couchons sur terre comme des rats, il n’y fait ni chaud ni bon, malgré cela, ça ira, ça ira, ça ira… »

 

À quelques lieues de là, sous une tente prussienne, Gœthe fait face à des officiers qui l’interrogent sur le sens de cette canonnade, où il n’y a pas eu de heurts entre les deux armées, mais un duel d’artillerie, et l’« armée d’avocats » ajustait bien ses coups.

« Nous avons perdu plus d’une bataille, dit l’un des officiers, nous avons perdu notre renommée. »

Il y a un long silence.

Puis Gœthe dit :

« D’ici et de ce jour, commence une ère nouvelle dans l’histoire du monde. »

 

Ce jeudi 20 septembre 1792, vers cinq heures et demie du soir, alors qu’à Valmy, les canons cessent de tirer, les trois cent soixante et onze députés de la Convention présents à Paris, sur les sept cent quarante-neuf élus, se réunissent pour la première fois aux Tuileries.

Ils vérifient leurs pouvoirs.

Ils nomment leur bureau, choisissent Pétion, maire de Paris, élu député à Chartres, comme président.

La séance qui n’a pas été publique est levée à une heure du matin.

Quelques sans-culottes, armés de leurs piques, les attendent rue Saint-Honoré. Ils crient : « Vive la nation ! », « À bas le gros cochon ! »

Et d’une voix forte, dominant toutes les autres, quelqu’un lance :

« Il reste une prison à vider. »

Le Peuple et le Roi
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